L'Empire de Neo-Krarth

Le Cataclysme purificateur de Shaônia avait frappé le monde, le débarrassant de la souillure de l’homme. Seule la femme fut épargnée pour engendrer une nouvelle civilisation et prendre en main le monde blessé. L’âge de raison était venu, l’homme ne devait plus jamais menacer la quiétude de l’univers.

Moeurs et bienséance au sein de la société néokrarthanne

Notre société est la quintessence du monde civilisé. La femme est suprême dans tous les rangs sociaux. Elle est au coeur de toutes les activités économiques, politiques, intellectuelles et culturelles. Elle est le fleuron de notre culture, de notre éducation. Elle est l’égérie de cette nation supérieure.
Aussi, depuis son jeune âge, elle est éduquée selon les Lois Ancestrales et les préceptes de Shaônia. Guidée par une ancienne, elle doit avoir une tête “bien faite, plutôt que bien pleine” . Un esprit sain dans un corps sain est une pratique de vie enseignée à toute jeune fille à travers divers apprentissages intellectuels et physiques.
Le corps est le reflet de l’esprit. Le vêtement est simplement un accessoire pour sublimer la grandeur de la femme. Même en guenille, une femme intelligente et prenant soin de son corps sera toujours magnifique et supérieure aux mâles que nous devons éduqués avec bienveillance.
Selon leurs capacités personnelles, les jeunes filles reçoivent une éducation orientée dans une ou plusieurs sciences connues : mathématiques, physique, chimie, économie, politique, littérature, arts, aliénisme, morosophie, théologie, etc.
Shaônia a réparti les attributs intellectuels et physiques de manière différente entre les femmes de notre société. Certaines deviennent de grands morosophes, des poétesses, des scientifiques tandis que d’autres sont appelées à diriger le destin de notre société. D’autres encore sont les piliers de notre économie en offrant leurs forces physiques à la réalisation de divers travaux manuels ou industriels ou encore en devenant le fer de lance de nos armées.
L’homme est éduqué par les Sages selon les enseignements de la déesse. Il n’est pas responsable de la souillure qui fut la sienne mais avec l’apprentissage des Saintes Paroles, le jeune mâle devient un être meilleur. Il lui est enseigné l’art du paraître, l’art culinaire et de la couture, l’art du savoir vivre en société. Son intelligence est formatée selon les Lois ancestrales et nulle étude complexe ne lui est accessible. Nulle activité ou travail physique n’est autorisé au mâle. Sa musculature n’a pas à être développé. Ce serait endommager sa beauté fragile.
Le mâle n’est pas autorisé à apprendre les sciences complexes. Les mathématiques sont limitées au calcul algébrique. Des éditeurs littéraires ont été autorisés à publier une collection d’oeuvres adaptée à la condition masculine. Certains hommes ont l’âme d’artistes et peuvent, avec le soutien de leur famille et de l’état, exposer leurs oeuvres d’art. Néanmoins, l’administration réglemente, codifie et surveille l’ensemble des oeuvres d’art.
En général, la place de l’homme est à la maison, aux fourneaux ou aux tâches ménagères. Il se doit de soutenir son épouse ou sa famille s’il n’est pas marié, dans la gestion quotidienne de son foyer. Il ne peut posséder quelques biens que ce soit. Légalement, seule une femme est autorisée à posséder un bien. L’homme peut travailler en tant que domestique mais son salaire est versé à sa mère ou à son épouse. En cas de décès de celles-ci, une tutrice judiciaire est nommée. L’homme n’est pas capable de vivre seul sans l’aide de la femme. L’homme ne peut pas parler de politique. Il n’y connaît rien et n’a pas à connaître ce domaine trop complexe pour lui. Il n’a pas le droit de se battre et n’a appris aucun art de combat.
En société, l’homme est une créature maniérée, fluide, distinguée. Sa pilosité est inexistante. Il doit être glabre. Ses cheveux sont soignés et délicats. Il sent une fragrance exquise. Ses propos se doivent d’être aimables, agréables et même il peut faire preuve de subtilité, toujours dans l’élégance. Son comportement rejaillit sur sa mère, ses soeurs ou son épouse. Une pointe d’humour placée à bon escient est toujours appréciée durant les mondanités.
L’homme n’est rien sans une femme pour le guider correctement. Et Néokrarth tout entier est construit sur le même principe.

Un empire en évolution

L'empire est dirigée par une impératrice emprunte de modernité, aidée dans sa tâche par le Conseil des Sages, organe très conservateur et le nouveau Parlement, composée de plébéennes.
L’Impératrice oeuvre à moderniser son pays vers un libéralisme modéré, où le pouvoir est à l’écoute de son peuple et non plus qu’à la botte de la vieille noblesse sénatoriale. Les changements que l’Empire amorce bouleversent la société neokrarthanne mais n’est pas pour déplaire à la grande majorité de sa population.
Les pouvoirs de l’Impératrice et son influence spirituelle ou politique sont grands mais les bouleversements qu’elle engage ne sont pas acceptés par toutes. Des complots s’organisent dans l’ombre, l’anarchie trouve un vivier important dans les bidonvilles engendrés par une migration démographique aussi importante que mal maîtrisé, ou organisé.
L’insalubrité touche les villes et les nouveaux quartiers; les épidémies et les émeutes réactionnaires menacent.
Toutefois, l’ouverture du pays vers le monde extérieur apporte aussi son lot de victoires : l’évangélisation des territoires voisins à la Parole de Shaônia comme la prise de pouvoirs des féministes, les Cereta, au Comté de Stigiaviani, soutenue par NéoKrarth. Les relations internationales ne sont pas toujours aisées et les volontés expansionnistes d’Anatheps se heurtent souvent aux expansions néokrarthannes, menaçant de déclarer un conflit ouvert entre ces deux grandes nations.
Le monde doit être éduquée selon les saintes paroles, avant que l’homme ne provoque à nouveau la colère divine !

.