Venecchiao

Sise dans l'Océan de l'Est, se trouve une terre morcelée en de multiples îlots, vestiges d'une partie du continent asiatique en partie engloutie par les flots lors du grand cataclysme. Sur la plus grande île se fondit une petite nation et sa principale ville : Venecchiao.

Un peuple hétéroclite, une société aux multiples facettes !

Quels furent les premiers habitants et d'où venaient-ils ? Nul ne saurait répondre à une telle question. Mais lorsque Libertia découvrit cette terre, elle rencontra une civilisation aux nombreuses ethnies et venant de partout sur la planète, même si une grande partie de la population était née sur l'île principale.
Ces mélanges ethniques sont en lien avec la place importante de cette île dans les voies maritimes de l'époque. En effet, la cité principale disposait d'une crique aux eaux profondes propices à la construction d'un port. De plus, les terres intérieures fournissaient aisément denrées et eau potable.
Bien vite, cette île devint un point de passage pour le commerce, et la population s'accrut avec l'établissement de comptoirs marchands, créés par des commerçants étrangers tels que des anathepéens, des seizons ou d'autres peuples d'asie et du Sudland. Tous ces commerçants n'étaient pas forcément humains et bien vite, de nombreux représentants des elfes, des nains et des orcs s'établirent sur l'île.
Des années florissantes passèrent, mais le commerce vit son importance décroître avec le développement de nouvelles technologies telles que l'aérostat ou le chemin de fer. De plus, l'accroissement des steamers de haute mer n'améliora pas la situation. La population orienta alors ses activités de manière... différente. Si le commerce ne venait plus à eux, alors, ils iraient le chercher là où ils se trouveraient.
Des clans de pirates apparurent et relancèrent l'économie déclinante de Venecchiao. A nouveau des biens venaient à transiter par l'île et bien que quelques tentatives furent lancées pour anéantir cette pratique "commerciale" violente, rien ne put venir à bout des clans. Et ce ne fut pas forcément parce que l'île disposait d'une force militaire importante... Disons plutôt que les clans étaient parvenus à "trouver" des soutiens influents au sein des gouvernements étrangers qui leur permettaient de poursuivre leur activité.
La société vénécchiaone découle de ce passé tumultueux. Chacun est libre de faire ce qu'il veut en Vénécchiao tant que les lois ancestrales ne sont pas bafouées et elles sont relativement simples. Le crime n'est pas pardonné mais si un proche était assassiné et que le tueur était clairement identifié, alors celui-ci devait verser une forte compensation à la famille du défunt, sous peine de finir à l'état d'esclave ou pire.
Le vol n'est pas apprécié bien entendu lorsque les vénécchiaons sont entre eux mais voler un étranger n'est pas répréhensible. Ce n'est que don généreux fait à la société de Venecchiao. Du moins, l'était-ce, car depuis que Venecchiao s'est tournée vers le tourisme, ce genre de pratique est susceptible de courroucer les représentants de l'état, de même que des clans qui profitent de ces afflux monétaires. Les voleurs indépendants sont parfois traqués par leurs pairs afin qu'ils ne nuisent pas à la nouvelle image que prône l'île depuis une vingtaine d'années.
La société est divisée en clans, en faction, corporations d'artisans, bref en groupe d'individus qui s'unissent pour survivre dans ce monde sans pitié et protéger leur intérêt. Le plus important de ces groupes est bien sûr la famille royale et l'ensemble de ses courtisans, serviteurs et autres sbires.
Ces groupes sont parfois en lutte entre eux et il n'est pas rare que dans les ombres de la nuit, des règlements de compte apparaissent ou que des actions soient entreprises contre un groupe ennemi.
La force, le respect, la domination tout comme la soumission sont des notions importantes au sein de cette société. La puissance d'un groupe influe sur sa place dans la société vénécchiaone, ainsi que sur le respect dû à ces membres. Les membres d'un même groupe sont liés par un système complexe de reconnaissance de la supériorité d'un autre membre ou de son infériorité. Être supérieur permet de dominer les autres, de recevoir leur respect mais nécessite de faire preuve d'autant de force, de puissance que de sagesse, de magnanimité. Certains chefs dominent par la crainte mais ces groupes tendent à péricliter dès qu'une occasion de faiblesse apparaît, permettant l'apparition d'un nouveau chef, après le décès du précédent. Le principe de "ce que tu parviens à prendre est à toi" est appliqué au sein de certaines factions mais pas forcément de toute.
Dans ce système, le sexe de l'individu importe peu. Seul compte la puissance et la force dont il fait preuve pour mener ses affaires. Un individu adroit peut s'adjoindre le soutien d'autres personnes importantes pour accroître son réseau et de ce fait sa puissance au sein de la société vénécchiaone. L'origine sociale importe peu.
Mais ces principes sociaux sont peu perceptibles aux visiteurs étrangers qui viennent profiter des plaisirs qu'offre la cité : cabarets, bars en tout genre, profusion de plaisirs , d'orvietans de toutes sortes, de loisirs variés, et même de cultures raffinées. Ajoutez à ce panel, la possibilité de trouver toutes sortes de marchandises à des tarifs très abordables et vous comprendrez que l'île soit un site très fréquenté par les populations cherchant à s'amuser, à s'encanailler, etc.
Cette île est connue pour ces deux magnifiques fêtes : la fête du renouveau » et celle du solstice d'hiver. Durant ces festivités, chacun se pare de somptueux costumes, et de masques des plus fantaisistes. Les habitants et les visiteurs déambulent afin de se montrer dans des atouts des plus originaux. Ce sont des fêtes très prisées des libertins, hommes et femmes en quêtes de sensation inattendues et parfois interdites dans leurs pays. C'est aussi l'occasion d'y faire de nombreuses rencontres, et d'y signer des affaires commerciales importantes.
De nombreuses soirées sont organisées par les plus puissantes des factions durant lesquelles elles concourent en déployant richesses, originalités et grandeur. On y trouve des dompteurs d'ours, des charmeurs de serpent, des charivaris. Cette année, une attraction des plus inattendues fut présentées par la famille royale : « les wagons fous » , de petits wagons attachés les uns aux autres étaient lancés à des vitesses vertigineuses, ils montaient et descendaient des pentes immenses, construits sur un réseau bouclé. La seconde attraction fut celle présentée par la directrice de "La vierge du Cap" : un manège nommé: « la grande roue », invention du célèbre ingénieur libertian, George Washington Gale Ferris, Jr. Cette attraction fut considérée comme le summum du romantisme et la directrice fut félicitée par son altesse en personne pour cette magnifique création.
La société vénécchiaone est libre de pratiquer le culte qu'elle souhaite mais depuis des éons, le roi est considéré comme une personne sacrée par le peuple de Vénécchiao. Sans doute cette croyance est liée à la durée de la dynastie royale dans une société comme celle-ci. Car ce n'est pas les tentatives de remplacer le roi qui ont manqué au fil du temps mais jusqu'à présent, personne n'est parvenu à nuire à son altesse et à son pouvoir. Bien que les détracteurs affirment que le protectorat est bien le signe d'une décadence de la dynastie.

Une monarchie sous protectorat :

La nation vénécchiaone est dirigée depuis presque 250 ans par la famille Cordigio. Le roi est le chef de cette famille et l'icône religieuse chère au coeur de son peuple. Il dispose normalement de tous les pouvoirs et est aidé dans sa fonction par un ensemble de ministres. Toutefois, depuis 100 ans environ, les affaires étrangères et les relations avec l'extérieur sont entre les mains d'une autre nation : Libertia.
Cette nation s'est intéressée très tôt au potentiel de l'île et à sa position stratégique au sein de l'océan de l'Est. Plutôt que de chercher à prendre la place avec sa puissance militaire, elle a agi avec subtilité, s'assurant de bonnes relations avec les représentants de factions importantes. Puis, lorsque son assise fut suffisante, elle obligea le souverain de l'époque à signer un protectorat de l'île pour les 100 prochaines années. Ainsi, aucune des autres grandes nations ne prendrait le risque de nuire aux intérêts et aux pratiques du peuple vénécchiaon, en particulier la piraterie sous peine de trouver Libertia sur sa route.
Néanmoins, pour assurer ses propres intérêts, Libertia obtint des concessions de la part de l'état. En premier lieu, les navires libertians, puis par les suites les dirigeables, ne devaient pas être menacées par les factions "commerçantes". En second lieu, un citoyen libertian qui viendrait à passer du temps sur l'île serait soumis aux lois libertianes et à ses protections. Enfin, Libertia disposerait d'un tarif privilégié lors d'achats de marchandises sur l'île.
Quelques factions furent choquées par ces acquis mais elles eurent tôt fait de comprendre que la force n'était pas de leur côté et plusieurs "accidents" malheureux calmèrent rapidement les esprits. Depuis, Libertia protège ses intérêts, parfois même au détriment du peuple. Le roi actuel, Arfredo Cordigio, est un monarque fragile. Son pouvoir est régulièrement questionné par les factions, et encore plus avec l'arrivée prochaine du terme du protectorat. Nul ne sait ce que l'île va devenir dans un futur proche.

.